Les femmes et le digital : les efforts restent à faire

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Sokha Keo
Journaliste free-lance
Publié le 8/03/2021
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A l’occasion de la Journée internationale des droits de la femme, zoom sur la place qu’occupe la gente féminine dans l’univers du numérique et de l’innovation. Sans surprise, il reste beaucoup à faire pour atteindre une certaine parité, en termes de nombre de poste, de fonction ou de rémunération.

Une baisse notable

Dans les années 1970, jusqu’à 1985 environ, la filière technologique comptait plus de femmes ingénieures qu’aujourd’hui. Elles représentent seulement 17% des effectifs. Dans l’ensemble, on note 27% de femmes dans l’univers du numérique. Pourtant, chaque année, les entreprises IT créent 10 000 postes. Selon l’étude Gender Scan, présentée à Cédric O, le secrétaire d’état chargé de la Transition numérique et des communications électroniques, a révélé que le nombre de diplômées a chuté de 2% en France entre 2013 et 2017. Les effectifs féminins ont enregistré un recul de 11% entre 2013 et 2018 alors qu’il était en croissance de +14% en Europe.

Une sous-représentation au top

Selon Syntec Numérique et Social Builder, les femmes sont surtout des ingénieurs logiciels, développeuses, analystes data (16%). Elles occupent encore trop rarement des postes au sommet hiérarchique. Lors d’un entretien d’embauche avant tout investissement financier, on les interroge davantage sur leur situation familiale que sur l’évolution du chiffre d’affaire de leur société. Comme le rappelle Catherine de Vulpillières, Dg de Evidence B, le secteur compte « 3% de femmes entrepreneuses. La femme, dans la tech, est une denrée rare ».

Adieu clichés

L’éducation et la formation restent des enjeux importants. A l’école, les filles s’interdisent de s’engager dans des filières scientifiques, persuadées de ne pas avoir le niveau. « Il faut les désengager du plafond de verre », commente Catherine de Vulpillières. La différence entre une prestation fournie par un homme ou une femme est bien réelle. Outre l’école, le message doit également passer par la famille pour balayer tout à priori. « Il faut mener des actions de fond, lever des biais », reconnaît Jean-Christophe Arnauné, directeur de Access Inclusive Tech, une entreprise du numérique à mission sociale œuvrant pour le retour à l’emploi et à l’intégration.

Un accompagnement insuffisant

Peu d’incubateurs suivent et accompagnent les femmes. Celles qui ont passé des années à faire de la recherche et souhaitent travailler dans la tech manquent de formation à la création d’entreprise, par exemple. Heureusement, le nombre de réseaux se multiplient et permet de partager des expériences.

Un bénéfice évident

Selon une estimation de la Commission européenne, en 2013, l’augmentation de la place des femmes dans le secteur de l’économie numérique « permettrait d’augmenter de 9 milliards d’euros le PIB annuel de l’UE ». De quoi motiver tous les acteurs du digital !