La confusion entre entretien annuel et entretien professionnel est fréquente. Le premier vise à évaluer le travail réalisé par le salarié pendant l’année. A-t-il atteint les objectifs qui lui étaient fixés ? A-t-il dépassé ou au contraire déçu les attentes de sa hiérarchie ? L’entretien pro ne comprend quant à lui aucune dimension d’évaluation. Il permet au salarié d’exposer ses desiderata. Un mot d’ordre : le pragmatisme. Il devra être conscient de ses forces et faiblesses et être en mesure de faire coïncider son projet professionnel avec les besoins de l’entreprise.
L’entretien professionnel en quelques mots
Bisannuel, l’entretien professionnel est un rendez-vous obligatoire entre l’employeur et le salarié. Il a vocation à aider le salarié à cerner le type de formation pouvant lui permettre d’atteindre ses objectifs professionnels. L’entretien pro est également l’occasion d’un bilan. Durant cet échange, l’employeur renseignera le salarié quant à la validation des acquis de l’expérience professionnelle (VAE) et lui indiquera comment activer son compte personnel de formation (CPF). Il lui apportera toute précision nécessaire relative aux possibilités de financement par l’employeur. Bénéficier de droits ne fait pas tout, encore faut-il savoir en faire usage !
A ce titre, l’entretien pro peut être considéré comme un outil favorisant le passage de droits virtuels à des droits concrets puisqu’il éclaire le salarié sur les modalités de leur mise en œuvre. Tous les salariés sont concernés par l’entretien professionnel, quel que soit leur contrat / temps de travail / secteur d’activité. En complément de cet entretien pro, un entretien professionnel approfondi se tient tous les 6 ans. Il tend à dresser un état des lieux de la situation du salarié et à s’assurer qu’il ait suivi au moins une action de formation et bénéficié d’une progression salariale ou professionnelle.
Anticiper le jour J
Vous disposerez d’environ un mois pour préparer votre entretien professionnel. Votre implication dans cet exercice sera appréciée, aussi évitez toute forme d’amateurisme. Soignez votre présentation, organisez-vous pour ne pas pâtir de difficultés techniques (si d’aventure votre entretien se déroule en visioconférence) et rassemblez tous les documents pouvant vous être utiles (fiches de poste, synthèse des précédents entretiens, formations suivies etc.). Votre interlocuteur sera également sensible à votre esprit d’initiative et d’ouverture. Demander une formation dans un secteur où l’entreprise ne cherche nullement à recruter serait contreproductif. Analysez les besoins de l’entreprise et déployez toute la palette de votre argumentation pour prouver que vous pouvez être un candidat non seulement sérieux mais également indispensable !
Sachez aussi mettre en valeur les formations que vous avez pu suivre. Certaines vous serviront presque toujours, quel que soit le type de poste visé. Le travail en entreprise impliquant par nature un travail d’équipe, votre employeur verra par exemple d’un bon œil que vous soyez rompu à l’art de communiquer et convaincre ou que vous sachiez gérer une équipe.
Saisir les besoins dans l’air du temps
La résistance au changement est la bête noire des employeurs. Rien de plus décourageant qu’un salarié qui ne souhaite pas se confronter aux nouvelles technologies et rumine des discours passéistes. Essayez d’imaginer l’entreprise de demain et faites en sorte de ne pas vous laisser distancer par des candidats plus jeunes que vous, nés dans un monde 2.0. Dans cette logique, vous devez être à même de montrer votre intérêt pour la culture digitale .
De la même façon, la bonne maîtrise des thématiques gravitant autour des datas, comme la data storytelling ou la data marketing, et de l’intelligence artificielle vous rendront attractif sur le marché. Ces considérations sont à peu près valables pour tous les secteurs d’activité. Aucun domaine n’est épargné par la transformation digitale et une compétence spécifique en la matière constituera un atout précieux. Si vous n’êtes pas du tout formé aux métiers du digital, montrez vous curieux des technologies modernes et affichez votre envie d’apprendre.
Le manque de connaissances n’est pas un frein à l’évolution professionnelle à condition qu’il reste provisoire. Partant de ce principe, vous devez jouer un rôle actif : mettre le doigt sur vos lacunes ne vous portera pas préjudice si vous trouvez corrélativement le moyen de pallier ces manques. Proposez de suivre telle ou telle formation, votre employeur disposera !
Elaborer un plan de développement des compétences
Un entretien professionnel réussi doit avoir permis à votre employeur d’identifier vos attentes et vos besoins de formation. Il lui revient ensuite de déterminer quel format conviendra le mieux à votre demande (formation collective ? individuelle ? En présentiel ? En distanciel ?). Le plan de développement des compétences est le fruit qui peut naître de l’entretien pro. Ce document rassemble l’ensemble des actions de formation retenues par l’employeur. L’employeur est tenu de garantir l’adaptation de ses salariés à leur poste de travail et de veiller au maintien de leur capacité à occuper leur emploi. Le plan de développement des compétences est le garant de la cohérence et de la pertinence des formations.
L’entretien professionnel est avant toute chose une expérience bilatérale. Si vous êtes en droit d’attendre certaines prestations de votre employeur, lui-même espère trouver en vous un élément moteur, décidé à aller de l’avant. Votre évolution professionnelle dépend de votre capacité à épouser le changement !