Crise sanitaire, complexité croissante des problèmes rencontrés, spécialisation accrue des fonctions et missions des collaborateurs, digitalisation du travail… Face à ces challenges, les entreprises ont de plus en plus recours au mode projet, aux équipes de travail auto-gérées et au e-management. L’intelligence collective apparaît comme un levier essentiel au bon fonctionnement, à l’efficacité et à la performance des équipes de travail. Pour les entreprises, elle constitue la clé pour assurer leur pérennité. Saint-Exupéry résume à merveille le potentiel de l’intelligence collective : « La pierre n’a point d’espoir que d’être autre chose que pierre, mais de collaborer, elle s’assemble et devient temple. » Pour faire émerger une coopération des équipes, il est nécessaire de déployer un nouveau management, des outils spécifiques et une gouvernance adaptée.
Comment définir l’intelligence collective ?
L’intelligence collective ne se résume pas à l’addition de connaissances ou compétences individuelles. Sa valeur ajoutée réside dans les relations nouées par les équipes. Autrement dit, les collaborateurs échangeant et collaborant tirent un plus grand bénéfice qu’en travaillant de manière isolée. Grâce aux synergies réalisées, ils sont capables d’accomplir des tâches complexes.
Pour devenir réalité, l’intelligence collective nécessite différents prérequis :
- Partager l’information. Chaque salarié dispose seulement d’une partie des connaissances nécessaires pour atteindre l’objectif commun.
- Fixer des règles communes à tous les collaborateurs et les faire respecter. Elles permettent de s’assurer que les échanges se concrétisent par une réelle mobilisation des compétences.
- Instaurer un système au sein duquel chaque salarié trouve un bénéfice au travail collaboratif.
- Améliorer la proximité, pilier de la confiance.
- Garantir l’égalité entre les membres de l’équipe.
Sa réussite dépend de deux grands facteurs :
- Les relations sociales nouées en interne ;
- La qualité du management agile et transversal, des méthodes utilisées.
Comment manager l’intelligence collective en entreprise ?
Pour exploiter tout le potentiel de l’intelligence collective, il est essentiel de mettre en place un management transversal. Autre préalable, une bonne communication. L’idée est de délaisser l’ancien modèle hiérarchique en réinventant normes, relations internes et valeurs de l’entreprise.
Un exemple pour bien comprendre. Auparavant, le rôle du manager était de donner des ordres à son équipe. Désormais, il doit fixer un objectif à atteindre. Son défi est de mobiliser chacun des membres de l’équipe, en les intégrant dans le processus de prise de décision. Cette pratique les valorise. Elle les inscrit dans une démarche positive de responsabilisation.
Pour encourager la diffusion des idées et le partage des informations, le manager :
- Noue une relation de confiance avec son équipe ;
- Développe un climat de travail favorable à la prise de risque, de parole ;
- Accorde une large autonomie ;
- Instaure un environnement propice à la prise d’initiatives individuelles ;
- Pratique l’écoute active ;
- Organise la réflexion collective ;
- Promeut l’intelligence émotionnelle.
L’objectif ? Parvenir collectivement à la meilleure solution aux problèmes et challenges rencontrés.
Au lieu de mettre en concurrence les salariés, le management transversal favorise le travail collaboratif, la communication. Il accorde une place de choix aux soft-skills, tout en faisant naitre une conscience de groupe. Ce changement d’état d’esprit passe par une formation, pour les managers comme pour les équipes.
Quels sont les outils de l’intelligence collective ?
Pour améliorer la transversalité des échanges et casser les silos, il faut mettre à disposition des équipes des outils collaboratifs :
- Un intranet ou un réseau social d’entreprise. Ces plateformes collaboratives simplifient le partage de bonnes pratiques, idées ou informations. Elles dynamisent les interactions entre les équipes tout en facilitant l’accès aux outils et ressources clés de l’entreprise.
- Des temps d’échanges réguliers. Il est essentiel d’organiser des réunions plus ou moins formelles, où chacun peut s’exprimer librement. Il peut s’agir de cercles de dialogue, world cafés, stand-up meetings, forums ouverts, etc.
- Des ateliers de team building, parfaits pour favoriser la motivation et la cohésion des équipes.
- Des moments d’apprentissage en équipe : feedback, tops et flops, lean and learn, learning expedition, brainstormings, etc.
Quelle gouvernance adopter pour favoriser l’intelligence collective ?
Plusieurs types de gouvernances encouragent l’émergence de l’intelligence collective. Parmi eux, nous retrouvons :
- L’entreprise agile. Ses processus ne sont pas figés. Elle est capable de s’adapter rapidement aux évolutions imprévues ou aux nouvelles tendances. Elle change facilement son cap si le besoin s’en fait sentir, l’idéal pour faire face à un contexte très volatil. L’entreprise agile repose sur plusieurs piliers comme : une hiérarchie simplifiée, une communication transparente, un partage du savoir, une autonomisation des équipes, une remise en question régulière.
- La sociocratie. Ce mode de gouvernance participatif permet à une entreprise de se comporter comme un organisme vivant, en s’auto-organisant. Deux structures coexistent : une structure d’exécution (généralement hiérarchique) et une structure de décision, où chaque personne dispose d’un pouvoir équivalent . Ce dernier repose sur le principe du libre consentement. Son objectif est de rendre la parole à chacun tout en réconciliant pouvoir et coopération.
- L’holacratie. Ce concept fait référence à une entreprise agile, inscrite dans une démarche mêlant conduite du changement et lean management. L’idée est de s’écarter des structures hiérarchiques et pyramidales habituelles.
- L’entreprise libérée. Ce nouveau modèle d’organisation met l’humain au centre du fonctionnement de l’entreprise. Il est basé sur un principe simple : les collaborateurs s’auto-dirigent.
Pour aller plus loin :